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BESOIN D'ECRIRE

BESOIN D'ECRIRE

Écrire, aider les autres à écrire et finir par donner à lire à tous, voilà un chemin qui me plait…


L’écrivain est-il un vampire des histoires de vies ou un expert en plagiat ?

Publié par BESOIN D'ECRIRE..... sur 5 Juin 2011, 15:07pm

Catégories : #UNE AUTRE ACTUALITE

 ppda, plagiat

Raphaël Enthoven, philosophe, ex-mari de Justine Lévy, qui le dépeint sous les traits assez odieux d'Adrien dans son roman Rien de grave (Stock, 2004), avait dit : « si j'avais dit, ce n'est pas moi ! On m'aurait dit mon œil ! Si j'avais dit, oui, c'est moi ! On m'aurait dit, pour qui te prends tu ? » On ne lutte pas contre ce que les gens ont envie de croire ! C'est une drôle d'expérience. J'avoue que j’aurais aimé dire ces mots concernant Jeanne (BEL, 2010). Rien de grave lorsque le modèle est l’écrivain. Les choses se compliquent quand une ou plusieurs personnes se sont retrouvées sous les traits, plus ou moins ressemblants, d'un personnage de fiction.

Ces « héros » souvent involontaires, sont pris entre le feu de la colère et le silence de l’assentiment.

Lorsque la colère l’emporte, c’est souvent le moment où la justice fait son apparition dans les écrits. À l'instar d'Agathe Borne, qui attaque Patrick Poivre d'Arvor pour atteinte à l'intimité de la vie privée et contrefaçon pour son roman épistolaire Fragments d'une femme perdue (Grasset, 2009). Le procès, prévu le 8 juin 2011, pourrait bien faire jurisprudence et lui donner raison. Il faut se rappeler qu’en 2003, Yves Mézières a également eu recours aux tribunaux, reprochant à son épouse Camille Laurens d'utiliser son prénom et celui de leur fille dans L’Amour, roman (P.O.L), et s'indigne qu'elle ait montré un mari cocu. Les prénoms ont été changés dès le deuxième tirage et Yves Mézières a été débouté. "Tout ce qui est dit sur vous est vrai, mais isolé, objectivé, sorti de son contexte » lui a dit la justice. Alors où commence le vampirisme, où finit le plagiat et où se situe la violation de la vie privée ? La question reste ouverte.

On attribue à Serge Doubrovsky d’avoir lancé ce concept en 1977. En fait, il me semble que les écrivains ont toujours été prompts à se mettre en scène et à entraîner leur entourage dans la ronde. On ne crée pas à partir de rien. Mais la plupart du temps, ce qu'éprouvent ces « modèles » dont le romancier s'inspire, exhibant des pans de leur intimité, leur prêtant des traits et des actes précis, avec ou sans leur consentement, est passé sous silence ou reste dans les secrets de l’anonymat.

Bienvenue chez les vampires des histoires de vie.

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