Facebook et ses dérives éventuelles.

Un enseignant peut-il être « ami » avec ses élèves sur ce fameux réseau social ? La question est posée et elle est loin d’être anodine. Depuis l'existence de Facebook, les dérives sont multiples. Toujours la ligne rouge à ne pas franchir entre vie privée et vie publique ( lire) . Au sein d’une classe cette ligne est parfois volatile mais les conséquences sont mesurées. Elles ne se cantonnent qu’aux élèves présents dans cet espace temps. Sur Facebook c’est un autre son de cloche.

À titre d'exemples, un professeur a convié ses élèves à miser de l’argent sur un site de poker en ligne ou un à participer à un jeu. Un autre a déposé des photos où on le voit, de toute évidence en état d'ébriété, montrant une bouteille d’alcool en guise de trophée !

Il faut se demander si cette forme d'amitié virtuelle est adéquate pour des enseignants.

Première opinion : l’enseignant a un rôle moral, et d’exemplarité. En ce sens, tout son comportement se doit d’être exemplaire et irréprochable. En clair, un enseignant ne peux pas avoir ses élèves comme « amis » sur Facebook.

Opposition à cette première opinion : ce choix prive l’enseignant d’un moyen de communication moderne avec ses élèves. Un enseignant reste un enseignant !

Parlons des utilisateurs, il y en a de tous les genres. Entre ces élèves, comme ces adultes qui étalent leur vie privée en oubliant que Facebook est en fait un lieu public, il faut faire un tri. L’enseignant possesseur de son Facebook peut être témoin de ces débordements. Que doit être son positionnement ? Intervenir ou alors laisser faire, se sentant en dehors des limites ou son autorité peut s’exercer ? Il faut savoir faire preuve de discernement. Il faut que l'enseignant démontre un esprit critique et une objectivité à toute épreuve.

En ce sens, un enseignant peut avoir ses élèves comme « amis ». Mais ce Facebook ne présente alors rien de privé ni de tendancieux. C’est alors une question de bon jugement et de gestion intelligente de « l’amitié ». En prenant de la hauteur, Facebook est un paradis pour faire paraître des publicités, des informations pour promouvoir un événement culturel, sportif ou littéraire. On est même en droit de se demander si ce média social n'est pas le vecteur d’information qui supplantera bientôt les radios locales et les journaux régionaux.

Ainsi, l'enseignant peut utiliser Facebook pour promouvoir un événement qui pourrait intéresser ses élèves : lancements de livres, concours d'écriture, diffusion d'une émission ou d'un documentaire pertinent. C'est alors un espace idéal pour passer un message intelligent!

En résumé, l'enseignant doit prendre conscience qu'il est enseignant, d'une certaine façon, à plein temps. L’étalage de sa vie personnelle, en cours comme sur Facebook est totalement inapproprié. Dans le cas contraire qu’il ne s’étonne pas de subir les conséquences de son choix. De la même façon, toutes les personnes qui argumentent ici et là que les professeurs ne devraient pas ouvrir leur propre page Facebook sont des conservateurs. En effet, c'est une condamnation ou un positionnement qui ne tient pas compte de la réalité. Les enseignants ont aussi le droit de vivre, d'avoir des contacts, des « amis », des pensées et d’exploiter les innovations technologiques.

Pour conclure, l’enseignant qui sait tenir ses élèves en classe, saura les tenir et se tenir sur Facebook. C’est une question de déontologie ou d’éthique. Alors mettons au pilori les conservateurs et les éternels empêcheurs d’avancer et vive la créativité et l’innovation !!