Dans cet extrait, François vient de prendre conscience de l’amour dévastateur de Jeanne.
« C’est une forme d’amour égoïste, exclusif, contraignant. Telle une amazone puissante et sans pitié, elle décoche ses flèches pour baliser le chemin de votre vie. Il faut en parler, il faut en discuter, il faut négocier. Car sa volonté et son fonctionnement sont castrateurs. Vouloir lui plaire ou la satisfaire c’est accepter d’être "taillable et corvéable à merci".
Comme la garde rapprochée des rois d’Abomey, elle est belle, sensuelle, irrésistible et violente. Imaginer la séduire en oubliant sa dévotion au souverain, c’est pactiser avec la mort. J’ai donc choisi ma liberté au détriment de cette forme d’attachement. Je ne serai jamais son esclave d’amour, au gré de son bon vouloir, de ses désirs, de ses exigences et de son humeur. Je préfère ma liberté, au risque de me retrouver seul dans un coin du monde, rongé par la solitude. »